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Cure de jouvance

L’an dernier, nous avons tous remarqué Garance, FRA 55 et sa magnifique peinture blanche immaculée. Jean-Philippe HAAG nous a fait le plaisir de raconter le chantier de refit de son bateau en 2013. Voici en détail l’histoire d’un refit en bonne et due forme.

Le refit de Garance

Eté 2012 ; Garance commence a être un peu fatigué d’aspect ; pont et cockpit d’origine, avec un trou à l’avant où le pontet d’étrave a été arraché, peinture de coque atteignant ses 12 ans, et un peu rapiécée, quille qui rouille dans son puits, étanchéité problématique, rien de grave mais prévoir quand même un moment pour vider le bateau après une journée de brise…  En gros, la misère.

Je consulteles chantiers habituels ; compter 6500 € pour refaire ça, c’est quand même pas donné. Aimant bricoler et entretenir, étant inscrit à l’YCIF avec son hangar et son pont roulant, je décide de m’y attaquer moi même.

Etape 1 : tout désacastiller ; compter une journée complète, à 2 bien sûr – avec idéalement un 2e pas trop grand et pas claustrophobe.

Etape 2 : puisqu’il faut déquiller, tant qu’à faire autant tirer le safran au passage et poser la coque par terre sur 4 pneus pour travailler à l’aise sur le pont et cockpit. Déquiller n’est pas difficile sur ce bateau. Trouver 2 madriers – ça traîne dans le hangar – et les glisser dans les supports des berceaux de la remorque de part et d’autre de la quille. On les ficelle avant – arrière, quelques cales en latéral le long de la quille et c’est calé.

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Il faut ensuite un palonnier avec le pont roulant / la grue, on prend tout bêtement les sangles d’amarrage du bateau sur la remorque pour brêler le palonnier sur la coque, on déboulonne la quille et hop on lève et le tour est joué. Tant qu’à faire on a aussi déboulonné le safran, et on le chope au passage. En même pas 2 heures c’est torché.

FRA 55 - REFIT -  (5)
Etape 3
 : c’est là que ça devient costaud : remettre propre pont et cockpit pour peinture ultérieure. Ciseau, ponceuse, résine, mastic epoxy au programme. Ça commence par faire sauter le liston acajou. Evidemment il baille par endroit mais à d’autres c’est resté vachement bien collé dis donc. Il faut faire sauter le vieux joint dur comme du bois centimètre par centimètre. Là où la liaison pont coque baille, recoller et revisser à neuf. Reboucher le trou à l’étrave avec une contreplaque à l’intérieur puis N couches tissu. Boucher le trou de la dame de nage – je n’aime pas ramer de toutes façons.

Une fois tout ça fait, grande séance mastic epoxy, notamment sur la liaison pont coque. Comme toujours avec l’epoxy, bien respecter les proportions avec une balance, si on fait ça à la grosse façon polyester eh ben ça marche pas! Y a plus qu’à revenir au début de l’étape 3. Et essayer de bien enduire sans excès parce que une fois que c’est dur eh bien c’est très dur et on va y passer des heures à la ponceuse…

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Etape 3 bis : la quille. Bien rincée de préférence, par exemple faire le SNO en dernière régate avant, et laisser sécher quelques mois – la fonte, c’est poreux…  Faire sauter tout le pourri : meuleuse, brosse métallique tournante ultra dure, à fond à fond ! Seule bonne barrière contre le retour de l’humidité et la rouille, l’époxy! 4 couches l’une sur l’autre à 12 heures d’intervalle, une le matin une le soir.

Etape 4 : y a plus qu’à remonter le joujou. Pas eu besoin de changer les bagues de safran cette fois, si non pour ceux que ça intéresse ça se fait en Ertalon, on trouve ça chez je sais plus qui à la Trinité (demander à Patrice Carpentier), on prend les cotes sur les vieilles et la mèche et on va chez le tourneur du coin.

Pour le mastic qui tient la quille, il faut prendre du mastic bâtiment butyl, Pas du silicone qui est trop souple: Castorama. Masquer la coque et la quille sous le puits pour ne pas en coller partout. Jajater le dessus et en latéral. On repose la coque. Retirer tout ce qui pourrait déborder, mais ne pas vouloir faire un beau joint de quille tout de suite, s’occuper de bien positionner, reboulonner etc. Une fois que c’est fait et sec, on a tout le temps de faire un beau joint tranquille. Toujours aussi adroit, on a aussi remonté le safran dans le même mouvement…

Etape 5 : eh bien c’est comme la 3, costaud et même en pire. Le ponçage de la coque. Là je n’avais pas de réparation à faire. Si vos réparez l’étrave – un classique sur ce bateau si on a oublié la RCV 14 – le seul truc qui tient bien c’est de stratifier tant par l’intérieur que par l’extérieur. Là c’est solide, alors que si vous ne l’avez fait que par l’extérieur c’est moins costaud sur un nouveau choc. Ponceuse donc ; vous apprécierez en particulier le ponçage des fonds, où rapidement l’engin pèse une tonne et vous vous prenez toute la poussière dans la figure. Prendre son mal en patience, compter 2 bonnes ½ journées.

Etape 6 : eh ben c’est tout doux maintenant, y a plus qu’à peindre… Cette fois, ce sera un peintre industrielle plutôt que chantier naval, Broggio à Conflans St Honorine. L’avantage, c’est qu’avec les volumes de production qu’il a, il approvisionne la peinture, sous couche, diluants etc. par fûts de 200 l , à des prix tels qu’il ne vous fait même pas le détail dans le devis. 1800 € tout compris. A priori c’est bien beau – on voit ça sur ses mobiliers urbains Decaux,  mais je vais quand même amener de la Awlgrip pour la coque, qui pour le coup coûte la peau des fesses, 800 €.

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 Ça y est il a fini c’est nickel ça brille partout !

Etape 7 : réaccastiller. Au passage je mets des coinceurs neufs partout. Comme on ne trouve pas 14 coinceurs d’un coup dans les boutiques parisiennes, KM nautisme à Baden, tout en ligne. Pour ne pas s’enquiquiner avec la vieille visserie tordue, mastiquée etc., commander de la visserie neuve chez Theix Inox, idem en ligne, il y a toutes les tailles qui vont bien, le bon inox, et surtout on les prend en têtes cruciformes pour pouvoir y aller à la visseuse électrique, ça va quand même plus vite. Il faut de nouveau une journée, et de nouveau un 2e pas trop grand… Tant qu’à faire j’ai remplacé un certain nombre de bouts moches avec des nœuds par du spectra épissé, ça fait quand même plus net. Nom du bateau en sticker, l’atelier sur mer à Carnac, et si vous ne pouvez pas passer les prendre chez eux en semaine ils vous les déposent à la SNT.

Total, 8 / 10 journées de travail, un peu plus de 3000 € avec l’accastillage. Retour aux affaires au national 2013, équipage familial un peu école de voile, résultats en rapport (on fera mieux en 2014, promis :-), mais on a un bateau splendide, plein de compliments, et le plaisir de l’avoir fait soi-même!

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Pour tous détails supplémentaires, Jean-Philippe Haag, FRA 55 Garance, 06 63 33 38 91

Article publié par Jean-Philippe HAAG

Classement des barreurs 2014

Ça y est, le classement des barreurs 2014 est tombé! C’est à l’occasion du lancement officiel du M750 au Nautic de Paris que le classement 2014 des barreurs a été annoncé.

Belle participation pour cette année puisque pas moins de 17 barreurs se sont classés. Le calendrier initialement prévu sur 7 épreuves en a finalement compté 6 puisque le Tour de Belle-Ile a été annulé à causes des conditions météo.

Cette année, c’est la régularité associée à une participation à toutes les épreuves qui a permis à Guy PRONIER de détrôner notre architecte “chouchou”! Gilles BRETECHE prend néanmoins une superbe seconde place devant Erwan GOURDON, toujours aussi affûté.

Nous noterons cette année le très beau classement de Christian VERNET qui signe une très belle 4eme place au général.

Bravo à tous les barreurs et équipages pour cette très belle année 2014 et rendez-vous en 2015 pour un nouveau championnat encore plus relevé!

CLASSEMENT 2014

Publié par Jean-Denis BARGIBANT

La famille Monotype 7,50m vue par Paul-Stéphane MANIER

Chers amis

Je voudrais juste prolonger avec vous les quelques réflexions que nous avons échangées au cours de l’Assemblée Générale et de la soirée qui suivit organisée avec tant de soins et de délicatesse par Céline et Christian.

Qu’est ce qui nous réunissait dans ce paradis où l’on s’attendait à rencontrer Wordsworth et Coleridge assis sur la margelle du puits  lancés dans un concours de poésie ? L’amour du bateau ? Du Monotype 7,50 en particulier ? L’estime que nous nous portons ? L’intérêt de ce championnat National ? L’envie de résoudre des équations à paramètres multiples, à la fois physiques et intellectuels ? A chacune de ces questions que je me posais un verre de rosé à la main, j’avais envie de répondre oui. Je sentais aussi qu’il fallait aller un peu plus au fond de cette poly-interrogation.

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La réponse me semble-t-il  pourrait se résumer ainsi. Gagner le « National » compte pour celui qui remporte l’épreuve, pour son entourage et pour ses adversaires. Bien peu de monde en somme. En faisant ce constat je n’ai nulle envie de diminuer l’importance de la victoire de Jean-Philippe, qui a en outre le mérite de nous changer du duo habituel entre Gilles et Erwan (persillé de Guy, Jean-Denis et pardon pour les autres). Car au fond de nous, nous sentons bien que le simple énoncé de ce constat ne reflète pas la valeur réelle de notre implication.

Ce qui fait son prix, c’est l’incroyable mélange qui est le nôtre. Différents de caractères, d’âge, de parcours professionnels, de sexe, de situation sociale, d’histoire personnelle, voilà que nous nous retrouvons régulièrement comme une grande famille. Nous sommes fiers d’avoir battu untel à une manche, heureux du succès de celui qui gagne, honorés de l’échange technique que nous prodigue un troisième, ravis de prêter ce qui manque soudainement à un quatrième, ou d’aider un de ces jeunes qui va bientôt nous tailler des croupières sans remords et sincèrement désolés lorsqu’un incident de course vient abimer une de nos belles machines. Nos régates sont nettoyées de ces rivalités qui assombrissent tant les relations au sein d’une entreprise ou d’un marché. Notre flotte de régatiers est une bulle de plaisir humain préservé.

Mieux : quelle épreuve sportive, quelle activité humaine pourrait rassembler des teenagers et de quasi septuagénaires, des hommes et des femmes, des hauts salaires et des revenus d’étudiants, le tout concourant à chances réellement égales pour une victoire qui ne rapporte rien d’autre que l’estime de ceux qui y ont participé ? Aucune à ma connaissance. Et c ‘est la grande force de notre série. Ces valeurs, cette estime et ce respect de nous tous et de chacun d’entre nous, qui vaut infiniment plus qu’une coupe destinée à plus ou moins long terme à rouiller dans l’oubli d’une étagère.

Au moment où la série va connaître un tournant, moment toujours délicat, je voulais vous faire part de ce qui me motive saison après saisons à vous retrouver sur l’eau, sous le soleil ou dans le froid, rarement à une place d’honneur. Je pense que ces valeurs sont la véritable richesse de notre série et que ce sont elles qui devront être préservées avant tout chose.

Amitiés à tous

Paul-Stéphane MANIER

National 2014 – GARANCE Impérial!

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(c) Photo Patrice Carpentier

Il s’en est fallu de peu pour que l’édition 2014 se termine comme l’édition 2013, c’est à dire à la nage pour passer la ligne d’arrivée. Mais nous n’avons pas eu la chance de prendre le départ pour ce dernier jour de course, faute de vent.

En revanche, les 2 premiers jours de course ont été exceptionnels. Entre 10 et 15 nœuds de vent régulier dans une baie de Quiberon toujours aussi magnifique et pas moins de 7 manches courues sur 2 jours: que demander de plus!

C’est dans ces conditions particulièrement favorables que les 14 concurrents de ce National 2014 ont pu s’affronter. Cela faisait quelques années que nous n’avions pas vu autant de Monotypes 7,50m sur une ligne de départ, mais le nouvel attrait de la série principalement dû à un esprit de classe intergénérationnel, convivial et sportif y est pour beaucoup.

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(c) Photo Patrice Carpentier

14 bateaux sur une ligne de départ avec des écarts très serrés donnent également lieu à de fabuleux passages de bouées. Croisant bien souvent à quelques centimètres sur les bords de près, chaque seconde perdue dans la relance en sortie de virement se paie cash. Les descentes sous spi ont également donné lieu à de superbes duels:  lofs, empannages et engagements à la bouée pour le plus grand plaisir des spectateurs qui suivaient les hostilités depuis leur bateau accompagnateur.

Mais au jeu de la vitesse et de la régularité, GARANCE avait une longueur d’avance. Incroyable de vélocité, FRA 55 a imposé un rythme soutenu durant les 2 jours de compétition mettant même à mal la suprématie habituelle de notre ami Gilles BRETECHE. Ce dernier ne s’est pas laissé faire non plus car GARANCE ne termine qu’avec un petit point d’avance, mais ceci est suffisant pour assurer la victoire au général et permettre à notre beau trophée de changer de main et de salon par la même occasion.

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(c) Photo Jean-Denis Bargibant

Nous noterons au passage tout de même 2 abandons suite à des abordages particulièrement spectaculaires. MAGIC et REGULUS n’ont en effet pas pu terminer l’épreuve, le premier s’étant fait transpercer par une étrave de requin et le deuxième ayant été chatouillé d’un peu trop près par un autre Monotype 7,50m.

Ce National 2014 a également été l’occasion d’accueillir de nouveaux propriétaires, de nouveaux équipiers et de démontrer une fois de plus que c’est l’amitié, la bonne humeur, l’entraide et la convivialité qui animent notre série avec de plus en plus de succès.

Ont également été félicités à l’occasion de ce National:
– REGULUS avec une cuillère en bois pour avoir gentiment fermé la marche
– COCO TAHI et CHIMENE pour les équipages les plus féminins de la flotte
– APPLE-MOI pour le niveau sonore des réprimandes de son skipper. Ses équipiers m’ont affirmé ne pas lui en tenir rigueur mais leur tour viendra et Paul n’aura qu’à bien se tenir ce jour là 😉
– JOCKER pour la jeunesse de son équipage
– MAGIC pour posséder le plus de kilomètres au compteur (je parle de la sommes des distances des équipiers pour se rendre sur le lieu de régate: 2 x Metz + 1 x Aix = beaucoup de kilomètres!)
– MAGIC une nouvelle fois pour avoir survécu à l’attaque du requin des dents de la mer!

Nous remercions également Christian VERNET et Céline qui nous ont accueillis dans un cadre somptueux à l’occasion de l’assemblée général de l’association.

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(c) Photo Jean-Denis Bargibant

La prochaine épreuve se déroulera à Port-Manec’h du 5 au 7 août. Nous vous y attendons nombreux pour venir découvrir ce magnifique plan d’eau du Finistère sud si vous ne le connaissez pas encore.

Class. BATEAU SKIPPER Pts
1 FRA 55 GARANCE JP HAAG 10
2 FRA 70 CALLISTO G BRETECHE 11
3 FRA 63 BAHIA E GOURDON 16
4 FRA 54 PARDOUN MUD JD BARGIBANT 22
5 FRA 92 COCO TAHI G PRONIER 30
6 FRA 61 ARISTA C VERNET 40
7 FRA 84 JABADAO PS MANIER 43
8 FRA 91 MAGIC P CARMIER 49
9 FRA 21 JOCKER L MARZIN 51
10 FRA 46 CHIMENE T MELOT 59
11 FRA 67 VICTORIA P DE BAILLIANCOURT 63
12 FRA 94 APPLE-MOI P VANDAME 65
13 FRA 95 MYRTILLE Y POUHAERT 65
14 FRA 921 REGULUS N CHAUVIN 72

 

Publié par Jean-Denis BARGIBANT

National 2014 – Inscriptions en ligne

SNTLe National Monotype 7,50m se tiendra à la Trinité sur Mer le weekend prochain dans le cadre des “Voiles Classiques”. La SNT a ouvert les inscriptions en ligne (lien ci-dessous)

National Monotype 7,50m – Inscriptions en ligne
National Monotype 7,50m – Avis de course

Pour gagner du temps vendredi, pensez- à vous pré-inscrire en ligne.

Déjà 14 bateaux prévus au départ de cette édition 2014! Un record de participation que nous n’avions pas atteint depuis plusieurs années déjà et de belles empoignades en perspective.