La quantité n’y était pas mais la qualité si ! Six M750 avaient fait le déplacement pour ce 31° Grand Prix. Et pour mettre les (relativement) petits plats dans les grands, Jean-Denis Bargibant s’était offert un tacticien de luxe en la personne d’Erwan Gourdon, tous deux épaulés par le meilleur metteur au point du marché : Paul Vandamme ! Bref, il ne fallait pas chercher à bord d’un autre monotype le dominateur commun. Comme le remarquait Jean-Denis à la remise des prix : « ça fait tout drôle d’enlever deux fois une place de premier (sur 9 manches) pour le classement général ». Modeste avec ça ! Et pervers d’ajouter : « le niveau monte en 7,50. Sylvain Pélissier termine dernier » avec un gros clin d’œil car Sylvain a dû abandonner après la première manche (gagnée par JD) pour cause de maladie de son équipière favorite en régate et dans la vie.
Restent les autres. La bagarre fut âpre. Luc Lajoie s’en est bien tiré et a surtout apprécié le cadeau d’anniversaire de ses deux fils : être le temps de ce GP ses équipiers. Laurent Beaurin, lui aussi en équipage familial (ils ont été 4 à bord sur certaines manches) termine sur le podium. Tous deux ont été titillés par Stéphane Manier qui improvisait, en les personnes de Marc Masson et Martin Cautain un nouvel équipage. Enfin Hervé Pouliquen, Nolwen Huet et notre amis Fred Le Guen du Bono n’ont cessé de progresser pour agacer les tableaux-arrières des copains.
Les monotypes 7,50 ont représenté 15% des 40 inscrits (hors voile légère) de ce Grand Prix, la moitié, presque, des inscrits de l’an dernier. Une désaffection générale qui n’a rien à voir avec l’organisation de ce GP, toujours aussi parfaitement millimétrée par le tandem YCCA-SNT. Ni avec les lots et récompenses qui pleuvaient sur les podiums et sur ceux, tirés au sort, qui étaient restés à la distribution des prix (pour info, une VHF, un séjour de vacances d’une semaine, 2 weekends de location de croiseurs, des combinaisons et vêtements divers, arrosés de champagne et de vins fins…). Les raisons sont à chercher ailleurs selon les sociologues qui pointent plutôt les changements de mode de vie de nouvelles générations qui préfèrent les voyages, l’investissement dans les études des enfants et qui accepte de plus en plus difficilement les weekends entre copains du monsieur ou de la dame, pendant que l’autre assure ce qu’il y a à faire à la maison. C’est le défi auquel devra sans doute répondre la classe M750 dans les années à venir.
Enfin il est impossible de faire le compte rendu de cette édition 2019 du « Crouesty » sans évoquer le moment d’émotion qu’a provoqué Max Jacobée, le patron local de la SNSM, en demandant une minute de silence à la mémoire des 3 sauveteurs noyés en intervention aux Sables d’Olonne, au cours de la tempête qui a traversé la région la veille de l’ouverture du GP.
Rendez-vous désormais au National, à La Trinité, les 11, 12 et 13 juillet, pour une belle fête et plein de surprises.
Pour le Bureau, Stéphane Manier.